La Lépiote de Josserand
La Lépiote de Josserand
L'habit ne fait pas le moine. Ce proverbe fut écrit pour les champignons, nous avons déjà eu l'occasion d'en parler. Ils n'ont pas leur pareil pour camoufler en leur sein les pires empoisonneurs qui soient... sous des allures anodines, avenantes, séduisantes, voire somptueuses.
Ainsi l'Amanite phalloïde et ses voisines usent-elles de l'élégance des formes, de la discrétion corporelle pour tromper leur monde, pendant que l'Entolome livide joue la carte de la bonhomie et des bénéolences boulangères, que moult cortinaires et gymnopiles tourbillonnent dans des fulgurances jaunes ou orange... et que notre petite lépiote tend ses joues roses, dévoile sa jambe de même roseur et distille son parfum de mandarine.
Lepiota
josserandii, appelée maintenant Lepiota
subincarnata Lange, est la plus courante des petites lépiotes mortelles
à tonalités roses et à spores ovoïdes, qui gravitent autour de l'énigmatique et
mythique Lepiota helveola*, mentionnée
sur toutes les planches de champignons vénéneux.
Son chapeau, parfois lisse et feutré, est le plus souvent parcouru de petites
écailles brunâtres, rose carné, qui dessinent des zones concentriques autour de
la calotte brune. Ses lames crème bombent le torse, et sa jambe montre quelques
guirlandes rosâtres qui s'estompent vers le haut en un anneau douteux. La Lépiote
de Josserand pousse un peu partout en Berry, aussi bien dans l'herbe que
dans les bois.
* Lepiota helveola : ce binôme étant une sorte de schème trop flou qui regroupe plusieurs espèces distinctes, il tend à disparaître aux yeux des mycologues modernes.
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