La Mélitte à feuilles de mélisse
Voilà bien une fleur débonnaire, avec ses grosses fleurs bonasses blanc et rose, ses grandes feuilles ovales, molles, vert tendre, à la pubescence légère et à la crénelure arrondie, le tout porté par une tige simple et épaisse.
Et voilà une occasion rêvée d'examiner le joli mot de débonnaire. Il tient son origine de l'expression de bonne aire : noble, de bonne souche. Interprétée ensuite en de bon air, son sens glissa vers bon, bienveillant... et une petite soudure dont le langage a le secret acheva le travail en créant le mot débonnaire.
Revenons à notre fleur : Melittis melissophyllum Linné. C'est incroyable ce que les botanistes eurent recours à la comparaison des feuilles d'une plante à celles d'une autre plante pour la nomination. Les exemples foisonnent, en voici quelques-uns : l'Anémone à feuilles de narcisse, l'Astragale à feuilles de réglisse, l'Eupatoire à feuilles de chanvre, l'Érable à feuilles de platane, le Chénopode à feuilles de figuier, le Pigamon à feuilles d'ancolie, la Campanule à feuilles de pêcher, la Sabline à feuilles de serpolet, la Salicaire à feuilles d'hysope, l'Oenanthe à feuilles de peucédan, le Vélar à feuilles de pâquerette, le Renoncule à feuilles d'aconit, la Véronique à feuilles de lierre, l'Érodium à feuilles de ciguë, le Flûteau à feuilles de graminée... la Renouée à feuilles de patience...
Les feuilles servant de comparaison appartiennent souvent à une plante commune, alimentaire, médicinale ou toxique... mais pas toujours, les botanistes ayant leurs références propres.
La Mélitte à feuilles de mélisse aime les lisières des bois calcaires et chauds du Berry.
(31 mai 2012)
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