La Menthe pouliot
La Menthe pouliot n'a rien à voir avec le Pouillot véloce : leur étymologie, et leur sens, diffèrent.
Le pouliot de la plante dérive du latin pulex : puce ; cette menthe, très odorante, renferme une essence aromatique puissante qui éloigne les puces. Le pouillot de l'oiseau, quant à lui, emprunte son nom au latin pullus : jeune coq. Le Pouillot véloce et la Menthe pouliot, liés par le hasard d'une convergence paronymique, m'évoquent spontanément un autre couple : le Phragmite commun (le roseau) et le Phragmite des joncs (le passereau). Mais ici, l'analogie des noms n'a rien d'artificiel : le Phragmite des joncs habite dans les roselières, où croissent également des joncs... et même des carex comme en témoigne son nom anglais : Sedge warbler (Fauvette des laîches).
Les menthes sauvages, dont le nom provient d'une nymphe que Proserpine métamorphosa en plante, sont au nombre d'une demi-douzaine en Berry. La Menthe pouliot : Mentha pulegium Linné, se démarque d'emblée par ses petites feuilles entières ou peu dentées, et par son calice muni d'un anneau de poils à la gorge.
François Couplan se livre à des distinctions fort subtiles et personnelles en ce qui concerne les différentes odeurs de menthes. En voici un aperçu pour quelques espèces communes : Menthe des champs : odeur légère, très suave, un peu camphrée ; Menthe aquatique : odeur assez légère, rafraîchissante, mentholée ; Menthe à feuilles rondes : odeur assez forte, plus grossière ; Menthe pouliot : odeur forte, agréable... que je qualifierais personnellement de très agréable et d'alcool de menthe.
(19 septembre 2013)
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