La Mercuriale annuelle
Une plante dioïque, littéralement, jouit de deux habitations (du grec di : deux, et oikos : habitat). Botaniquement parlant, une telle plante a ses fleurs femelles et ses fleurs mâles sur des pieds séparés – ce qui fait figure d'exception chez les phanérogames, la plupart d'entre elles étant hermaphrodites.
Notre Mercuriale annuelle : Mercurialis annua Linné, a non seulement deux habitats – et même parfois trois quand quelques pieds sont androgynes)... mais elle est également des quatre saisons : elle fleurit toute l'année. Pour s'en convaincre, il suffit de se promener dans la venelle1 de Châteauroux où prospèrent la Pézize des maisons et, en mélange avec notre Mercuriale, une autre indésirable2 des jardins par trop civilisés : Euphorbia peplus.
D'après Pline, le dieu Mercure passait pour avoir révélé aux hommes les vertus médicinales (purgatives, laxatives) de la Mercuriale annuelle – appelée à cet effet, par la suite, Foirolle ou Foiroude.
La Mercuriale annuelle est densément ramifiée depuis la base et présente des feuilles opposées, lancéolées et à dents obtuses. Les fleurs, petites et verdâtres, sont dépourvues de corolle – les mâles tressant leurs bouquets d'étamines jaunes le long d'épis grêles, pendant que les femelles (sur d'autres pieds), solitaires ou géminées, se nichent dans l'aisselle des feuilles.
(21 février 2013)
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