La molène pulvérulente
La molène pulvérulente
Il est bien des façons de vivre sa pulvérulence :
la vesse-de-loup éclate en fumée verte, le pisolithe s'éventre en poussière brune, l'hygrophore1 exhibe sa gambette farinée de rose, le petit bolet2 bleuit jusqu'aux oreilles dès qu'on évoque la pruine de son chapeau... pendant que notre molène « cotonne » de la tête au pied sous son épais duvet blanc.
La molène pulvérulente : Verbascum pulverulentum Villars, c'est aussi ce grand mât-candélabre allumé de mille bougies qui tangue sur les hautes friches héliophiles.
Huit Verbascum résident dans le département de l'Indre. Le plus connu est le fameux bouillon-blanc, dont la grosse tige érigée, agglutinat de fleurs jaunes, est à l'origine de son nom scientifique : du latin « verpa » : membre viril, lequel aurait ensuite subi l'influence, par étymologie populaire, de « verbum » : parole... cette plante étant en effet réputée pour soigner l'enrouement et la toux rauque.
Le mot « molène », quant à lui, s'apparenterait à « mou, mol », de par la consistance molle des feuilles de certaines espèces.
Le botaniste Gaston Bonnier fut particulièrement sensible à l'esthétique de notre grande belle plante : « Assez souvent – écrit-il – l'espèce présente des exemplaires nombreux, situés non loin les uns des autres et dont l'aspect décoratif fournit une note spéciale au paysage des coteaux et des talus. » ... ce qui correspond fort bien au tableau offert par cet extraordinaire pré fleuri, en face du cimetière de Velles.
Notes :
1 – Hygrophorus pulverulentus Berkeley est mentionné dans la Flore Analytique des champignons supérieurs de R. Kühner et H. Romagnesi, page 62, note 18.
2 – Boletus pulverulentus Opatowski.
Chronique NR du 10 juillet 2008
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