La néottie nid-d'oiseau
La néottie nid-d'oiseau
C'est parce qu'ils sont hors saison, hors mode, hors chlorophylle, anachroniques dans la grande inondation verte et la débauche colorée des fleurs... que les bruns de printemps nous fascinent.
Fascination qui ne s'édulcore guère quand on s'approche d'une néottie nid-d'oiseau... toute fraîche et turgescente se son brun-roux, brun-beige ou brun caramel, magnifiquement chiné de deux pollinies jaunes !
La néottie nid-d'oiseau : Neottia nidus-avis (Linné) Richard, est une orchidée1 sans chlorophylle, qui vit en symbiose avec un champignon endophyte et dépend de la bonne santé de celui-ci.
Coutumière des bois frais, elle appartient aux quarante-sept orchidées – toutes protégées – qui peuplent le département de l'Indre.
Son nom générique « Neottia » : nid d'oiseau , issu lui-même du grec « neos » : nouveau, jeune... et redondant de son nom spécifique « nidus-avis », elle le doit à la ressemblance de ses racines à quelque nid d'oiseau.
Autre paradoxe qui émane de cette plante étonnante : son aptitude à fleurir sous terre2 les années de disette... ce qui n'est pas pour déplaire aux taupes, courtilières et autres vers de terre.
Notes :
1 – La néottie nid-d'oiseau ressemble bigrement à d'autres plantes brunes : les orobanches. Elle s'en distingue cependant sur le terrain par son labelle bien marqué (en « y » inversé), typique des orchidées, et par sa tige sans écaille, ornée de gaines (et de bractées vers le haut).
2 – Les fleurs se livrent alors à la cléistogamie (du grec « kleistos » : fermé, et « gamos » : union), c'est-à-dire qu'elles s'autofécondent.
Chronique NR du 22 mai 2008
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