Archives Fonge et Florule

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La nielle des blés

La nielle des blés


Photo Yvan Bernaer

 

La nielle des blés – associée au coquelicot et au bleuet – est l'emblème même des plantes messicoles. Et des trois, elle est celle qui symbolise le plus amèrement la disparition de ces fleurs de nos campagnes.

le mot sucré de "nielle" – proche de "miel" – tient son origine d'une tout autre couleur : le noir : du latin "niger", qui donna aussi "nigelle" – dont la bien connue "nigelle de Damas", baptisée "nielle de Candie".

Le secret de cette étymologie se niche dans les graines : elles sont éperdument noires. Et c'est de cette qualité que jaillit aussi le joli mot lyrique de "mélampyre" (du grec "melanos" : noir, et "puros" : blé), désignant une adventice des cultures "douée de la fâcheuse propriété de noircir la farine de froment".

Mais le bonheur ne se réduit pas à manger du pain blanc !... Penchons-nous encore sur la beauté des mots : "messicole" ne chante-t-il point à nos oreilles les moissons d'antan, toutes dorées, joyeuses et lumineuses des rires des gerbes et des faux... bien loin de la grande et noire Faucheuse ?



 

Notes :

1 – Messicole : du latin "messis" : moisson, et "colere" : habiter ; désigne des plantes adventices des champs de céréales.

2 – La nielle des blés : Agrostemma githago Linné, est devenue une rareté, et bien rares sont celles et ceux qui peuvent "se vanter" d'avoir vu son gros "oeillet" rose au-dessus des blés. Elle est cependant légion dans un ancien champ de céréales réinvesti par deux ânes, entre Velles et Bouesse. Venez l'admirer !




 

Chronique Echo du Berry du 25 juin 2009



30/06/2009
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