La Pézize des maisons
Voilà bien une pézize extravagante ! Elle pousse sur le mur d'une maison, dans la venelle qui relie la rue de la République à la rue Jean-Jacques Rousseau, à Châteauroux. Certaines, plus effrontées encore, entrent dans les maisons et s'installent sur la faïence de la salle de bain, voire carrément dans la baignoire.
Cooke la nomma fort à propos Peziza domiciliana Cooke : Pézize des maisons. Notre curieux champignon arbore des coupes régulières, isolées ou en groupe, brun-beige à l'extérieur et brun assombri de violacé à l'intérieur, ou bien se présente en un magma de plis épais et cérébriformes. Sa chair, à l'instar de celle des autres pézizes et champignons voisins, mérite que l'on s'arrête sur sa consistance très particulière : elle est céracée-cassante, d'une fragilité aqueuse semblable à celle de la cire d'abeille (d'où le mot céracé)... à mille lieues de quelque élasticité tenace ou friabilité sèche que l'on rencontre chez certains champignons.
Les nombreuses pézizes beiges ou brunes se ressemblent énormément et ressemblent énormément à des Ascomycètes voisins de couleur similaire ; le microscope s'avère alors indispensable pour les déterminer.
La nôtre se démarque cependant par son habitat hétéroclite, qui n'a rien à envier aux demeures anthropiques et farfelues de certaines morilles : sur de vieux cartons, dans les interstices d'un mur, voire dans une brouette de maçon abandonnée, ou aux domaines obscurs de la redoutable Mérule pleurante : sur les boiseries des habitations non aérées.
(14 février 2013)
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