La Pézize orangée
La Bouinotte* de Noël est une débauche sucrée de teintes chaudes, flamboyantes, soutenues par de gigantesques oranges à la peau suintante, éblouissantes et mordorées, par des pommes, potirons et gâteaux... et surtout par un luxe de friandises : pâtes de fruit, sucettes et bonbons en tous genres.
La Pézize orangée : Aleuria aurantia (Persoon) Fuckel, aurait eu sa place dans cette belle revue et ce pour trois raisons : d'abord parce qu'elle fait montre d'une spectaculaire couleur orange, crue et sans nuance, contrastant toujours avec l'environnement et étant perçue comme une sucrerie de la nature ; ensuite parce que l'étymologie de son nom générique Aleuria : du grec aleuron : farine (la partie externe de la coupe est pâle, pruineuse, comme enfarinée) nous renvoie à quelque gâteau ou brioche ; enfin parce que la Pézize orangée était volontiers consommée crue... arrosée de kirsch.
Elle aime à pousser en groupe sur la terre nue des bois argilo-sableux (celle de la chronique fut photographiée en forêt de Châteauroux) ; ses grandes coupes régulières ou asymétriques sont souvent serrées les uns contre les autres. Plus tard dans l'hiver, elle cèdera la place aux pézizes écarlates, qui sont munies d'un petit pied et croissent sur les branches.
(27 décembre 2012)
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