La Pimpinelle saxifrage
La Pimpinelle saxifrage
La Pimpinelle saxifrage est la grâce personnifiée. Sur l'échelle à mesurer le poids de la grâce, elle trône en bonne place sur les plus hauts barreaux. Ses tiges grêles, lisses à souhait, ses ombelles graciles – dentelle blanche éparse sur l'herbe des bords de route de fin d'été – en font une des Ombellifères les plus gracieuses qui soient. Elle fleurit en mélange avec la velue et rêche Carotte sauvage, aux ombelles plus compactes et se résolvant en nid.
Le joli nom de "Pimpinelle" est peut-être l'altération de "pipernella" : petit poivre, en raison de l'âcreté de la racine. Laquelle racine donna aussi le nom français de la plante : le Petit boucage, par son "odeur forte et désagréable rappelant d'assez loin celle du bouc". Il faut dire que les botanistes et mycologues d'autrefois avaient l'habitude de côtoyer les boucs, et qu'une odeur prononcée et peu engageante était facilement assimilée à celle des caprins. En témoignent l'Orchis-bouc, ou le Cortinaire à odeur de bouc... qui exhale plutôt des effluves fruités. Le qualificatif "saxifrage", quant à lui, est en rapport avec la supposée propriété de la plante de dissoudre les calculs rénaux.
Le Petit boucage : Pimpinella saxifraga Linné, ne brille guère par l'originalité de ses fruits – qui sont simples et ovoïdes, à côtes peu marquées – ni par ses involucres et involucelles – qui sont absents – mais par la grande variation de découpe de ses feuilles de la base. Déclinant à merveille la sténophyllie (segments étroits) et la platyphyllie (segments larges), tant au niveau des individus que des populations, il est une magnifique illustration du gradient foliaire chez les Ombellifères.
Chronique Echo du Berry du 9 septembre 2010
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