Archives Fonge et Florule

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La Porcelle enracinée

Éloge des Liguliflores jaunes (III) :

La Porcelle enracinée

Photo Yvan Bernaer

 

Certes, ce n'est pas l'éclosion des millions de soleils de pissenlits au printemps, ni le grand déferlement de jaune des picrides dans les friches de fin d'été. Mais voilà bien la liguliflore jaune la plus fidèle qui soit en Berry, du mois de mai au mois d'octobre. Elle suit l'homme partout, comme un toutou : dans les prairies, dans les terrains incultes, sur les sols sableux, sur les talus, le long des routes... et surtout dans les gazons. Elle adore les gazons !... tout comme sa cousine la Crépide hérissée de soies1.

La Porcelle enracinée est fort prisée des porcs. Ils se régalent de sa racine pivotante, de ses feuilles basales en rosette appliquée au sol, rudes, épaisses et poilues. Et c'est bien parce qu'elle est un mets qui leur est réservé qu'elle porte le nom scientifique d'Hypochoeris radicata Linné (du grec choïros : cochon ; nourriture juste bonne pour les cochons2).

La Porcelle enracinée simule une simple fleur, mais elle est en réalité un ensemble de petites fleurs portées par un capitule. Elle appartient à l'immense famille des Composées ou Astéracées. au sein de laquelle elle rejoint le groupe complexe des liguliflores jaunes : elle exsude un suc laiteux, et toutes ses fleurs sont jaunes et ligulées (en petites langues). À l'instar des autres porcelles, elle s'y creuse enfin une niche par ses bractées apprimées (bien visibles sur la photo), ses paillettes entre les fleurs et ses aigrettes plumeuses.



1    Voir la chronique sur la Crépide hérissée de soies, in L'Écho du Berry du 6 août 2009.

2    Appelée Salade-de-porc, la Porcelle enracinée, à l'état jeune, était consommée dans les campagnes... du temps où les salades étaient rares.



08/08/2011
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