La Potentille printanière
Retour en force du
printemps :
La Potentille printanière
D'une année l'autre, je ressens avec une intensité
grandissante le retour du printemps – lequel me semble chaque fois plus
exubérant, violent et jaillissant de vie, plus turgescent et dilaté de vert.
Les fleurs me paraissent plus altières, audacieuses, impertinentes,
scandaleuses de jeunesse et de fraîcheur, les grenouilles toujours plus
concertantes, le chant du rossignol plus liquide et persistant – comme un
ruisseau dans la nuit claire – les insectes plus saouls de chaleur et de sexe,
plus lourds et impudents.
Les potentilles sont de charmantes petites Rosacées...
petites et charmantes, certes, mais non point faibles et fragiles : elles sont
puissantes. Leur force même est inscrite dans leur nom : du latin "potens"
: puissant... qui donna le mot français "potentiel" –
acception de la puissance qui me paraît la plus réjouissante : elle contient en
réserve les aptitudes, les possibles, les promesses d'accomplissement de
grandes choses, les rêves.
La puissance des potentilles tiendrait aux vertus
médicinales attribuées à certaines d'entre elles. J'y ajouterais volontiers la
puissance de leur poussée, à commencer par la Potentille de printemps, qui
colonise les sols calcaires secs de ses souches ligneuses et rayonnantes.
La plupart des potentilles sont de couleur jaune. La nôtre : Potentilla neumanniana Reichenbach, outre sa remarquable précocité, affiche quelques caractères botaniques bien marqués : ses tiges sont parcourues de poils simples (non étoilés), ses feuilles palmées, vertes des deux côtés, s'épanouissent en cinq ou sept folioles, et ses fleurs sont disposées en petites inflorescences lâches et terminales.
Chronique Echo du Berry du
29 avril 2010
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