Archives Fonge et Florule

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La queue-de-chien

La queue-de-chien


Photo Yvan Bernaer

 

Quelle idée saugrenue traversa la tête de notre grand botaniste Carl von Linné... pour en arriver à nommer "queue-de-chien" si charmante graminée ?

Mais posons-nous la question autrement :

"Pour qui, de la plante ou du chien, la comparaison est-elle désobligeante ?"

Je réponds sans ambages : "Pour la graminée !"

Qu'a en effet à voir notre gracieuse petite herbe, toute frétillante de ses épillets en palme et de ses étamines violettes, avec la vilaine queue d'un chien – réduite à un moignon ou hirsute d'une débauche poilue ?

Cette question en entraîne une autre : "Qu'en est-il des autres queues graminéennes ?"

Voyons... entre le vulpin "queue-de-renard", empanaché de ses rousses étamines, et la somptueuse queue d'un renard... la comparaison semble équilibrée. Entre le pompon du lagure "queue-de-lièvre"  et la queue d'un lièvre... elle est mignonne. Entre les vulpies et les queues de rat... oh là là !... c'est plus compliqué ! D'abord, c'est Vulpia myuros qui porte vraiment le nom de "queue-de-rat" (du grec "mys" : rat, souris). Mais le nom générique nous renvoie au renard ("vulpes" en latin), et il existe aussi une vulpie "queue-d'écureuil"! Quel bestiaire pour si discrète graminée !

Au fait, qu'en pense Dame Punaise, à l'affût, à la cime de sa queue-de-chien ?



 

Note :

La queue-de-chien : Cynosurus cristatus Linné (du grec "cynos" : chien, et "oura" : queue), appelée encore "crételle des prés", est une petite graminée discrète mais bien présente dans nos prairies ; son inflorescence en grappe porte deux sortes d'épillets : les uns fertiles, et les autres stériles, ressemblant à une palme ou une petite main à nombreux doigts aigus.



 

Chronique Echo du Berry du 2 juillet 2009



04/07/2009
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