La Ramaline du frêne
La Ramaline du frêne
L'
hiver se prélassait, les fleurettes restaient bien au chaud dans leur tanière.
Les
mousses et lichens, qui ne sont pas frileux, agrémentaient à eux seuls les
vitrines colorées de la nature.
Un
lichen peut être fruticuleux (en arbrisseau), foliacé (en feuille), gélatineux,
squamuleux, composite ou crustacé (en croûte, inséparable du substrat dans
lequel il semble incrusté).
La Ramaline
du frêne est sans conteste fruticuleuse – qualité qu'elle porte de surcroît
dans son nom (du latin "ramus" : branche). Mais comme il eût
été plus probant qu'elle se nommât "Laminaire du frêne",
eu égard à sa ressemblance à nos algues marines à rubans aplatis : les
laminaires.
La Ramaline
du frêne : Ramalina fraxinea (Linné) Acharius, ne
daigne guère se laisser contempler... sinon après quelque tempête, qui la
déloge de ses hauteurs et l'envoie rouler au sol. Elle aime la pleine lumière,
les zones de brouillards et de plein vent – conditions que lui accordent
volontiers les frênes et les peupliers ; elle cohabite avec deux autres
ramalines : la Ramaline fastigiée et la Ramaline farineuse.
Son
large thalle enrubanné, tuberculeux-ridé, presque toujours pendant, oscillant
du gris pâle au vert grisâtre, abrite des pseudocyphelles fort discrètes, alors
que les apothécies paradent çà et là en lisière. Notre lichen se montre
insensible aux réactifs chimiques usuels... mais très sensible à la pollution
atmosphérique par le dioxyde de soufre. Raison de plus de nous réjouir de sa
présence en Berry !
Chronique Echo du Berry du 25 mars 2010
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