La ronce
Tendresse d'une ronce
Le printemps n'est pas seulement le plein moment de la puissance végétale, de la montée en force de la sève, des ivresses de sexe des fleurs, des oiseaux, des insectes... Il est aussi tendresse : les jeunes feuilles des arbres enveloppent et arrondissent le paysage de leur vert diaphane, de leur ambre ou de leur vert rougeâtre gorgé d'anthocyanes. Les ronces juvéniles émergent de terre en pousses rougeoyantes (les turions1), turgescentes et un peu molles. C'est l'instant rêvé de nous pencher vers elles, d'ajouter un nouvel oxymore à notre conscience, en réalisant que la ronce n'est pas toujours cette entrave barbelée, acérée et piquante, prête à nous meurtrir... mais qu'elle est aussi tendresse, patte de velours et peau de bébé.
Les mots à la fois rudes et doux que sont ronce (du latin rumex : dard ou oseille, puis arbrisseau épineux), Rubus (de ruber : rouge), désignant les ronces et les framboisiers, et turion (de turio : bourgeon, jeune pousse, tendron, rejeton), renforcent et accompagnent cette dialectique du dur et du tendre.
Notre ronce : Rubus fruticosus Linné, est une espèce collective – constituée d'une multitude de taxons dont seule une étude fine et hautement spécialisée parviendrait à venir à bout. Toute une vie de botaniste pourrait s'ouvrir à la ronce, à la rose2 ou au pissenlit...
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