La Rue des murailles
Photo Yvan Bernaer
Le petit mot rue, avec ses trois lettres, nous fait bien voyager.
La rue dans laquelle nous marchons et la rue botanique ont des origines différentes. La première est issue du latin ruga : ride – et par métaphore chemin bordé de maisons. La seconde regroupe plusieurs plantes méditerranéennes à fleurs jaunes (ainsi que notre fougère) et descend du latin ruta – lui-même peut-être issu du grec rhutos : couler, en vertu des propriétés emménagogues de certaines de ces fleurs.
Notre petite fougère, la Rue des murailles : Asplenium ruta-muraria Linné, hérita quant à elle de son nom par simple ressemblance de ses feuilles avec celles d'une des rues méridionales.
Le genre Asplenium – dont le nom fut créé par le médecin grec Dioscoride au premier siècle de notre ère, afin de désigner des plantes connues pour leurs vertus médicinales envers la rate (splen en grec) – est cosmopolite et regroupe quelque 700 espèces dans le monde – dont seulement 17 en France. Il se caractérise par ses sores* pourvus d'une indusie, indépendants les uns des autres, chacun étant étiré le long d'une nervure secondaire de la feuille.
La Rue des murailles de la chronique fut photographiée dans une fissure du mur de l'église de Toulx-Sainte-Croix. Très sensible à la pollution atmosphérique, sa présence témoigne d'une bonne qualité de l'air dans la petite commune.
(10 avril 2014)
Rappelons que les sores sont des amas de spores, et que l'indusie est une fine membrane les recouvrant dans certains genres.
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