Archives Fonge et Florule

Archives Fonge et Florule

La Ruine-de-Rome


 

Photo Yvan Bernaer

 

 

La ruine n'a pas à être nostalgique de sa jeunesse. C'est lorsque les oiseaux la nichent, que les plantes l'envahissent et que ses angles s'écroulent que l'on peut tendrement l'appeler « Grand-mère ».

(Yvan, octobre 2002)

 

La Ruine-de-Rome est une charmante petite fleur violet clair qui pousse sur les vieux murs. Elle est aussi un magnifique exemple de synecdoque – cette figure de style qui consiste à prendre la matière pour l'objet (le fer pour l'épée), le contenant pour le contenu (boire un verre), la partie pour le tout (les flots pour la mer)... ou le tout : ici le mur en ruines, pour la partie : la fleur.

La synecdoque n'est pas une sinécure certes... et fort heureusement pour nous, la Ruine-de-Rome porte aussi, dans sa traîne de mariée vert gai piquetée de mauve, d'autres mots plus modestes : Linaire desmurailles, Lierre fleuri, Misère, ou Cymbalaire (du grec kumbê : coupe, vase)... par allusion à ses feuilles un tantinet concaves. Et c'est cette même racine grecque qui engendra les mots joyeusement sonores que sont cymbale, cymbalette, cymbalum, czimbalum, cymbalier, cymbaliste, cymbaler.

La Ruine-de-Rome française est une fille d'Italie. Elle est si gracieuse qu'elle est devenue une plante ornementale, dans les murailles et les rocailles, dans les pots de fleurs, les jardinières et les suspensions. Elle fleurit toute l'année, quand ça lui chante !

 

(29 mars 2012)

 

 



04/04/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 56 autres membres