La Russule rouge et blanche
Photo Yvan Bernaer
Les pluies diluviennes sur la terre chaude de l'été furent une eau bénite pour les champignons. Apparurent pêle-mêle Cèpes d'été, Cèpes bronzés, Cèpes de Bordeaux, Oronges, Girolles, Amanites phalloïdes, Amanites à pied étoilé et même Trompettes de la mort, ainsi qu'une pléiade de russules dont certaines peu fréquentes, telles la Russule rouge et blanche et la Russule presque fétide.
C'est une gaieté vive qui m'envahit à la découverte de ces russules rouge-rose, chamarrées de plages crème, à pied blanc et lames saturées de jaune . À cette palette audacieuse mais parfaitement dosée, où le rose infiltre le rouge, où la lustration se matifie et se décolore, où le blanc des stipes apporte une note crayeuse et le jaune vitellin des lames creuse des foyers nourriciers. Un mélange de fraîcheur et de chaleur.
Placer un champignon dans le genre Russula est, avec un peu d'expérience, relativement aisé. Les russules sont des champignons de forme régulière : elles s'inscrivent dans un cube (le diamètre du chapeau est sensiblement égal à la longueur du pied, qui est central et cylindrique). Leur chair est grenue (le pied se casse comme un bâton de craie) et n'émet pas de lait à la coupe. Les couleurs sont souvent vives, mais se déploient aussi dans des gammes de blanchâtre, de noirâtre, d'ochracé, de vert et de violet ou de panachage de ces deux teintes.
Déterminer précisément une russule est cependant une autre affaire : il existe plus de deux cents espèces en France et certaines se ressemblent comme des gouttes d'eau.
Notre Russule rouge et blanche : Russula rubroalba* (Singer) Romagnesi participe des espèces à chair douce, à sporée jaune et à chapeau rouge. Elle s'est épanouie sur la chaussée de l'Étang Lajonc, à Velles , sous des chênes pédonculés, à la fin du mois de juillet.
(28 août 2014)
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