Archives Fonge et Florule

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La sétaire blonde

La sétaire blonde

 

Photo Yvan Bernaer

Quel génie fallut-il à la nature – une fois de plus ! ... pour convoquer toute une assemblée d'araignées savantes, à l'orée du Grand Vernusse vellois ; elles y tissèrent un champ entier : mirifique entrelacs de bruns Rumex, de rouges fanes de sarrasin et de sétaires grêles.
La sétaire grêle d'arrière-saison : Setaria pumila (Poiret) Roemer et Schultes... je la connais un tantinet : c'est elle qui obsède mes regards, de ses oscillations à contre-soleil... tantôt consumée d'une étrange lueur kaki – alchimie de ses verts épillets et de ses rousses soies – tantôt vidée de ses graines et filigranée de ses seuls cils.

Setaria pumila
– dite encore sétaire glauque – ne porte pas très bien ses noms : naine (pumila), elle ne l'est point – tout juste fine et svelte – et glauque guère : ses feuilles sont plutôt d'un vert gai. Il fut pourtant un troisième nom, jadis : Setaria flavescens... qui lui seyait fort bien : cette graminée jaunit jusqu'à diaphane blondeur.
Setaria pumila glisse dans la main sans accrocher (soies à denticules dressés) ; ses glumes inégales laissent admirer, à la loupe, sa lemme transversalement ridée... qui évoque tour à tour une peau d'éléphant ou une vase sillonnée de plis, et donne  l'irrésistible envie de dessiner – en  une sorte de « dessin automatique » ... ses graminéennes vaguelettes.



Chronique du 9 octobre



11/10/2008
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