La Stellaire holostée
Les talus sont pulvinés du blanc neige des Stellaires holostées...
Pulviné (du latin pulvinus : coussin, oreiller) est bien le mot qui convient pour qualifier ces amas dodus de fleurs blanches qui tapissent les haies berrichonnes dès le mois d'avril.
Mais la Stellaire holostée elle-même est une curieuse alliance de mollesse et de dureté. La plante dans son ensemble est molle, s'affaisse facilement et ne se tient droite que grâce au réseau serré de ses congénères la soutenant... alors que son nom spécifique holostée semblerait indiquer le contraire : du grec holos : tout entier, et osteon : os... c'est-à-dire tout en os. Faut-il considérer la légère raideur des entre-noeuds, comme le préconise François Couplan... ou le toucher scabre du bord des feuilles et de leur nervure principale ? Ou tout simplement accepter l'idée d'une antiphrase – cette figure de style qui consiste à employer un mot, une phrase ou une locution dans un sens contraire à son véritable sens, par ironie ou euphémisme – comme le suggère Gaston Bonnier : la plante serait dite tout en os justement parce qu'elle est molle ?
Mais l'on pourrait aller plus loin dans l'opposition dur-mou : ses fleurs sont des étoiles molles, ses feuilles sont des lances molles...
Et pour parfaire notre trouble, la Stellaire holostée : Stellaria holostea Linné, s'offre la fantaisie de joyeuses anomalies dans le nombre et la forme de ses organes floraux !
(12 avril 2012)
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