Archives Fonge et Florule

Archives Fonge et Florule

La Tramète ochracée

 

 

Photo Yvan Bernaer 

 

La terre, la profondeur, la luminescence, la chaleur, l'imprégnation poudreuse sont à l'ocre ce que le métal, la surface, la froideur et le polissage sont à l'or. Le chercheur d'ocre se détournera des séductions faciles de l'éclat, des surfaces, pour mener sa quête aux sources de la matière. 

 

L'ocre mycologique, désignée par les termes ocre, ocré, ocracé, ochracé, ocrosporé, ochrosporé, recouvre diverses teintes – selon les auteurs et selon la partie ou l'élément du champignon considéré – qui s'échelonnent du jaune au brun, en excluant toute valeur rouge. 

Paul Escallon est le seul mycologue qui – dans son Lexique mycologique en six langues – se risque à une définition : « ocre (du grec okhros : jaune) : notion bien incertaine ; gardons cependant ocré, ocracé, ochracé, pour un jaune-brun voisin de l'abricot sec ». 

La Tramète ochracée : Trametes ochracea* (Persoon) Gilbertson & Ryvarden, se singularise par une certaine monochronie mate de son chapeau, répartie en zones concentriques glabres plus ou moins diffuses, par ses pores très petits, crème à jaunâtres, et par son épaississement au point d'attache (caractère qui s'apprécie fort bien en coupe latérale, la section apparaissant alors triangulaire). 

La Tramète ochracée est assez rare. Les exemplaires de la photo décorent le tronc d'un tremble couché, en forêt de Châteauroux, entre le rond-point Picard et l'Étang de l'Abbaye de Grammont. 

 

(4 avril 2013)  

* La Tramète ochracée peut être confondue, jeune, avec la Tramète versicolore (Trametes versicolor). Mais cette dernière est dépourvue de gibbosité au point d'attache, et présente une alternance de fines plages mates et de zones satinées, qui varient dans une gamme impressionnante de coloris : du beige presque blanc au bleu presque noir, en passant par tous les jaunes et bruns.  

  

Deux autres tramètes peuvent aussi parfois prêter à confusion avec Trametes ochracea 

- la Tramète pubescente (Trametes pubescens), d'abord uniformément blanchâtre avant de jaunir, et se montrant particulièrement légère et friable à l'état sec.  

- la Tramète hirsute (Trametes hirsuta), également pâle, hirsute-strigueuse et se développant – contrairement aux autres espèces – en chapeaux isolés, jamais imbriqués ni concrescents.  

 



06/04/2013
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 56 autres membres