Archives Fonge et Florule

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La tramète rougissante

La tramète rougissante
 
Photo Yvan Bernaer

 

Il n'est pas une saulaie dans l'Indre, pas une ceinture d'étang, un bord de rivière, voire un saule isolé, qui ne porte ses tramètes rougissantes, étagées à la verticale d'un tronc ou alignées à l'horizontale d'une branche.

Cette prodigalité vaut à ce polypore, rebaptisé Daedaleopsis confragosa (Bolt.:Fr.) Schroet., quelque désintérêt de la communauté scientifique, plus encline à l'espèce rare qu'à l'espèce commune.

Mais la rareté ne tient-elle aussi dans le regard ? Dans la manière candide et attentive d'aborder les êtres de la nature ?

Sur la palette du peintre, du blanchâtre plâtreux, du beige alutacé, de l'isabelle, du gris-beige, du roussâtre, de l'incarnat, du rouge pourpre, du rouge grenat et même du noir. Il commence par les teintes pâles, puis charge son pinceau de rouge et en macule le chapeau, qui s'en imprègne tel un buvard.

Le dessinateur, lui, retourne le champignon. Il en trace les réseaux de pores, arrondis à anguleux, radialement étirés à labyrinthiformes.

Ainsi, chaque tramète rougissante est unique, parmi l'infinie multitude des formes et des couleurs caractéristique à cette espèce. A partir d'un thème central et répétitif : la forme en demi-cercle et les deux teintes de base, le beige et le rouge, ce champignon nous invite au plaisir et à l'art de la variation.

 

Chronique NR du 4 janvier 2007



03/07/2007
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