La véronique à feuilles de serpolet
La véronique à feuilles de serpolet
Pour nommer les plantes, les botanistes eurent souvent
recours à la pensée analogique. Et dans le vaste champ des comparaisons, il en
est une dont ils usèrent et abusèrent : telle plante leur rappelant telle autre
plante par une certaine ressemblance de leurs feuilles.
Ainsi en fut-il de notre lilliputienne véronique : la
forme, la taille et la disposition de ses feuilles évoquèrent à Linné le
serpolet, et il la nomma Veronica serpyllifolia Linné. Au
reste, le serpolet, plante aromatique bien connue, utilitaire – donc de
référence – légua son nom à d'autres fleurs. Citons la polygale et la sabline
à feuilles de serpolet.
Les véroniques – nombreuses et de détermination
délicate – se prêtèrent volontiers au "jeu des feuilles". Les véroniques
à feuilles d'ortie, de lierre, de sarriette, et les véroniques
fausse-pâquerette, mouron d'eau, germandrée, orchidée, petit-chêne en sont
de brillants exemples.
Notre véronique à feuilles de serpolet,
minuscule et discrète, ne rencontre guère sur son chemin que des promeneurs
attentifs et attentionnés. Et alors quelle joie ! Quelle jolie frimousse
d'oiseau, aux yeux violets et au bec vert !
Note :
La comparaison (aboutissant à la nomination) d'une plante
à une autre plante s'effectue en général selon trois modes différents :
1 : " à feuilles de" ; exemple : Melittis
melissophylum (mélitte à feuilles de mélisse).
2 : "faux, fausse" ; exemple : Robinia
pseudoacacia (robinier faux-acacia).
3 : "ressemblance" ; exemple : Euphorbia
cyparissias (euphorbe petit-cyprès).
Chronique Echo du Berry du 14 mai 2009
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