La Véronique petit-chêne
La véronique petit-chêne
Des touches bleues... telles les touches blanches, bleues, vertes, roses... des Nymphéas de Claude Monet. Qui fusent en bleu, diffusent du bleu dans toute la photo... et évoquent également un autre tableau du grand peintre sous ces lignes de Gaston Bachelard* :
« ... la cathédrale a pris à la brume bleuie toute la matière bleue que la brume elle-même avait prise au ciel bleu. Tout le tableau de Monet s'anime dans ce transfert du bleu, dans cette alchimie du bleu. »
Le département de l'Indre recèle précieusement une vingtaine de véroniques. Toutes de délicate constitution. Toutes de petits sourires bleus (ou rosés) qui enchantent nos promenades. La véronique de Perse, la plus précoce... puis notre véronique petit-chêne : Veronica chamaedrys Linné, bleu-violet veiné de bleu foncé, soulignée au pourtour et au centre de gouache blanche... la véronique beccabunga, le pied dans l'eau, la tige luisante comme un sou neuf... la lilliputienne véronique agreste, d'un bleu très pâle, etc.
Les véroniques sont de détermination délicate. Robert Corillion nous conseille d'abord de nous pencher sur l'inflorescence : peu distincte de la plante, ou au contraire en grappes axillaires allongées, comme chez notre véronique.
Les véroniques petits-chênes me sourient à chaque revers de talus. Elles sont vraiment les fleurs du peintre... et même du peintre débutant, du peintre-enfant : du bleu-violet pour les pétales, une pointe de noir pour les bandes, et du blanc pour le tour, le coeur et les deux étamines « antennes de papillon » .
*Gaston Bachelard, « le droit de rêver », PUF.
Chronique NR du 15 mai 2008
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