La vipérine
La vipérine
Hirsute, gorgée de couleur – à l'instar de moult de ses congénères les Borraginacées : cette famille de gros velus – la vipérine erre dans les terrains vagues et sur le bord des routes. Dans la désolation poussiéreuse de l'été, elle grésille de tout le pourpre et bleu saturé de ses fleurs.
La vipérine : Echium vulgare Linné (du grec « echis » : vipère), porte plutôt bien son nom. Si l'étymologie officielle s'attarde sur la forme du fruit, dont les quatre parties triangulaires évoquent des têtes de vipère, l'étymologie populaire amène largement son grain de sel et se montre prolixe en interprétations : « la fleur rappelle une mâchoire de vipère » ... ou « le style bifide qui sort de la corolle ressemble à une langue de vipère » ... ou encore : « les tiges hérissées de poils raides (comme des crochets) et maculées de taches brunes (comme un corps de serpent) font penser à une vipère » . Et bien sûr, selon le principe des signatures fomenté au Moyen Age, la vipérine, de par ses prétendues ressemblances à la vipère, fut investie du pouvoir illusoire de neutraliser les venins.
D'autres plantes, pour des raisons diverses, portent en leur nom l'empreinte du serpent. Ainsi en est-il de cette rare petite fougère des prairies maigres de la Brenne : l'ophioglosse commun (du grec « ophis » : serpent), dont l'épi de sporanges, allongé et étroit, évoque une langue de serpent... ou de la violette-de-serpent (la petite pervenche)... dont les tiges, sur les talus indriens, rampent et serpentent...
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