Laccaria proxima
Comme son nom l'indique, Laccaria proxima est très proche de... Laccaria laccata en l'occurrence.
Rappelons que les mycologues eurent souvent maille à partir avec des espèces proches, assimilées, confondues. En témoignent les nombreuses retouches dans la systématique, à grands renforts de préfixes : pseudo (faux), sub (presque), de suffixes : oides et opsis dans le sens de semblable à... de mots surgis du registre de la duplicité, de la tromperie (comme si les champignons cherchaient à nous tromper !) : fallax, adulterinus, decipiens, simulatus, diabolicus... ou encore d'épithètes marquant la proximité : propinquus : proche de, proximellus : assez proche de, proximus : très proche de.
Laccaria proxima et Laccaria laccata n'étaient pas séparés avant qu'Émile Boudier y mît son grain de sel, tout comme Amanita ovoidea* et Amanita proxima étaient considérées comme une seule et même Amanite avant que la perspicacité d'un Paul Dumée fût titillée !
Laccaria proxima (Boudier) Patouillard est sensiblement plus grand que Laccaria laccata, et son chapeau – qui demeure souvent hémisphérique – est remarquablement couvert de petites mèches bien individualisées, même à l'état jeune (il est lisse ou seulement un peu feutré chez Laccaria laccata). Autres caractères discriminatifs chez notre Laccaire très proche : son pied est strié-cannelé et ses spores, légèrement plus grandes, présentent des épines qui dépassent d'un demi-millième de millimètre celles du Laccaire couleur de laque.
L'un comme l'autre habitent les bois de feuillus et de conifères du Berry... truffés de pièges et d'épines !
(17 janvier 2013)
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