Le Carex glauque
Le Carex glauque
Glauque : couleur d'eau de mer, s'accordent à dire les lexiques, ce qui n'est pas très précis si l'on se souvient que la mer peut être gris ardoisé, bleu franc, vert sombre... Mais sans doute ne saurait-on exiger pour le glauque une définition aux contours nets étant donné que le propre du mot est précisément d'évoquer une teinte indécise, flottant entre le bleuâtre et le verdâtre pâle. (Marcel Josserand)
On pourrait écrire toute une histoire du glauque. Elle commencerait avec le grec glaukos, qui qualifie ce qui est à la fois clair et brillant – tels la mer, la lune ou des yeux bleu clair – on continuerait par le latin glaucus : d'un vert (ou d'un bleu) pâle ou gris... jusqu'à l'acception botanique actuelle : d'un vert bleuté grisâtre – si bien incarnée par les poireaux et quantité de plantes dont quelques-unes portent cette teinte dans leur nom. Parmi les plantes glauques, certaines le sont en permanence, d'autres seulement dans la jeunesse. Ainsi en ce moment en est-il de deux graminées précoces : le Dactyle aggloméré et le Vulpin des prés, qui obsèdent le regard en détachant leur glauque du vert vif général de l'herbe.
Il va sans dire que pour le botaniste, comme pour le mycologue qui connaît l'infinie beauté des Cortinaires Glaucopodes, la dérive péjorative du mot au sens figuré, stigmatisé par l'expression une ambiance glauque, est un crime de lèse-émerveillement.
Le Carex glauque : Carex glauca Scopoli, improprement remplacé par le binôme Carex flacca* Schreber – car il n'a rien de mou ni de flasque – est un habitué des coteaux calcaires secs à orchidées. Mais il pousse la tolérance écologique jusqu'à... pousser les pieds dans l'eau !
* Carex flacca est un Eu-Carex à 2-3 épis mâles brun foncé, autant d'épis femelles, noirâtres à maturité, espacés, les inférieurs pédonculés, à utricules papilleux, sans bec, à 3 stigmates.
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