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Le Cirse laineux

Photo Yvan Bernaer

Ce grand beau cirse oeuvre dans le textile : tantôt Cirse laineux, tantôt Chardon lanugineux ou Chardon porte-soie, à feuilles cotonneuses au revers, à involucres aranéeux-laineux. Dans le textile et dans la couture : Gaston Bonnier compare ses inflorescences à "des toques de professeur ou de magistrat".
Vrai qu'il force l'admiration, invite au respect, du haut de ses 2 mètres 50, de ses grands capitules érigés, purpurins et solitaires, de ses feuilles et bractées toutes épines dardées.

Les botanistes opèrent une distinction entre les épines et les aiguillons : les épines font corps avec les tissus profonds dont elles sont issues, les aiguillons sont juste insérés dans l'épiderme, ils se détachent facilement et ne laissent qu'une discrète cicatrice. Les prunelliers ont des épines, les rosiers ont des aiguillons. Toutes ces armes piquantes assurent quelque protection au végétal contre les herbivores... ce qui n'empêche pas à notre cirse de s'appeler aussi « Chardon des ânes ». Mais les ânes ne sont pas fous, ils mangent la plante seulement quand elle est jeune.
Le Cirse laineux : Cirsium eriophorum (Linné) Scopoli, habite les hautes friches à Composées épineuses, les lieux incultes, secs et pierreux, surtout calcaires.

Note :

Sous le terme de « chardon », sont assimilés et confondus des genres botaniques aussi différents que les cirses, les carlines, l'Onoporde, le Silybum... et même les panicauts, qui sont des Ombellifères – alors que les Carduus seuls correspondent aux chardons vrais. Les cirses et chardons sont cependant très ressemblants ; la différence réside dans les aigrettes : celles des cirses sont plumeuses, celles des chardons sont simples et denticulées.

Chronique Echo du Berry du 22 juillet 2010