Archives Fonge et Florule

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Le coquelicot

Le coquelicot : la force fragile
 
Photo Yvan Bernaer

 

« Quand on avance en âge, on a  besoin de rouge ! » .

Enonciation on ne peut plus gratuite, mais qui pourrait intéresser, un jour, quelque chercheur de l'âme ? Lumière, couleur pure, injection de couleur, sang, élan vital, joie, insolence de la vie, défit à la mort ? ... les pistes ne manquent pas.

Le coquelicot : Papaver rhoeas Linné, nous apporte ce rouge depuis le printemps, dans les champs, en lisière des cultures, dans les terrains vagues, sur les buttes de terre, au détour d'un trottoir... le long de la voie ferrée dans la ville de Châteauroux.

Il est une plante messicole par excellence, et une plante pionnière. A cette dernière qualité le coquelicot doit à la fois sa force : il s'installe parmi les premiers, et sa vulnérabilité : il finit par être chassé par les autres végétaux. Sa fragilité tient aussi et avant tout dans la structure même de sa fleur : chacun sait combien tombent vite les pétales d'un coquelicot !

Mais une autre preuve de sa force me fut fournie un jour par son petit cousin montagnard, le petit coquelicot orange : Papaver suaveolens Lapeyrouse. Celui-ci oscillait au sommet d'un pic pyrénéen, seul, au milieu des éboulis, en plein vent glacial... sans sourciller. Vision inoubliable, qui change la vie d'un homme !

Les coquelicots – couleur crête de coq – tiennent leur nom de l'altération de l'onomatopée « cocorico ». Ils sont au moins trois dans le département de l'Indre : notre coquelicot commun, rouge ponceau, à pédoncules floraux poilus, à capsules glabres, et deux coquelicots plus petits, à fleurs d'un rouge plus pâle : Papaver dubium Linné et Papaver argemone Linné. Le pavot hybride et le pavot  de Lecoq, autrefois signalés dans l'Indre... sont à rechercher.

 

Chronique NR du 12 juillet 2007



24/08/2007
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