Le Cortinaire d'Europe
Rien n'est plus esthétique qu'une toile d'araignée drapée de brumes aurorales ou perlée de rosée... que cet apparent paradoxe du sec et du mouillé, de l'air et de l'eau, de la légèreté aérienne et de la pesanteur liquide, du fil et de la goutte... du champignon et de sa toile d'araignée : la cortine (du latin cortina : voile, rideau).
Les cortinaires sont les grands élus de ce voile arachnéen, copieux ou réduit à quelques fils, persistant ou éphémère, et notre Cortinaire d'Europe : Cortinarius europaeus (Moser) Bidaud, Moënne-Loccoz & Reumaux, emmailloté dans son opulente cortine blanche quand il est jeune... en est le roi !
Au sein des Phlegmacium, il trône dans la stirpe Rapaceus (du latin rapum : rave, radis, navet ; quelques cortinaires de ce groupe rappellent ces légumes par l'odeur ou par la forme de leur bulbe). Son chapeau d'abord pâle vire rapidement à l'ocre jaune uniforme et, ressuyé, il évoque un cuir, pendant que ses lames blanchâtre évoluent vers l'argilacé cannelle avant de devenir brun rouille.
Pourquoi porte-t-il ce nom ?
C'est une histoire de géographie : ce cortinaire fut d'abord décrit à partir de récoltes américaines, par Peck, sous le nom de Cortinarius albidus. Moser, qui le découvrit en Europe, voulut prendre en compte le grand éloignement géographique et créa la sous-espèce europaeus, laquelle fut ensuite élevée au rang de genre*.
Le Cortinaire d'Europe a élu son royaume dans les tapis de feuilles mortes des bois calcaires de Prissac et de Saint-Maur, dans l' Indre.
(1er novembre 2012)
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