Le Fenouil « bronze »
L'origine du fenouil s'est perdue dans la nuit des temps. Il en est de même pour la coriandre et le cumin – deux autres Ombellifères utilisées par l'homme depuis le XVIIème siècle avant Jésus-Christ. Nous pouvons en suivre les pérégrinations, de la plus haute antiquité jusqu'à nos jours, mais non en retrouver le berceau. C'est un fait des plantes utilitaires.
Fenouil « bronze » est un cultivar ornemental du Fenouil commun : Foeniculum vulgare Miller. Il s'en distingue par sa belle couleur bronze, qui mérite que l'on s'y arrête en peintre, voire en sculpteur. Elle nous évoque spontanément un jaune-brun, brun-jaune plus ou moins foncé, et fait peut-être resurgir en notre mémoire quelque statue miel obscur, à la patine suave sur laquelle irrésistiblement y glissèrent nos doigts.
Revenons à notre Fenouil « bronze », dont la sélection est attestée dès 1616. Là où d'aucuns y perçoivent des nuances rouge noirâtre, d'autres s'hypnotisent sur le mordoré sombre du feuillage et le violâtre des tiges – toutes teintes rares, inquiétantes et envoûtantes chez le végétal, comme en témoignent à leur tour les jeunes Sceaux-de-Salomon ou des Orchidées sans chlorophylle : les Limodores.
Une Graminée : la Flouve odorante, est égalent capable d'imprimer une couleur bronze à la nature. Cela se produit au printemps, en Berry, quand elle est légion dans une prairie. Le Fenouil « bronze » s'échappe alors parfois des parterres fleuris... pour la rejoindre à la fin de l'été.
(6 septembre 2012)
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