Le lychnis fleur-de-coucou
Le lychnis fleur-de-coucou
Photo Yvan Bernaer
Le premier chant du coucou, au printemps, est un événement. Il participe d'un merveilleux inaltérable, sans cesse renouvelé, à l'instar d'une étoile filante, qui déclenche un voeu, ou du passage des grues en automne, qui nous plonge dans la mélancolie, au tréfonds du mystère de la vie. Ces apparitions fulgurantes – même si l'on s'y attend – nous surprennent toujours, nous cueillent dans un état de totale candeur ; elles sont sûrement à l'origine de bien des mythes et, comme le pense Jean Libis, du sacré.
Le coucou doit son nom à l'onomatopée stricte de son chant, tout un chacun le sait. Une fleur jaune porte également ce nom : Primula veris Linné, censée fleurir au moment où l'oiseau arrive.
Mais qu'en est-il de notre fleur-de-coucou ? « Origine obscure » ...murmurent les philologues. Peut-être « fleur-de-coq », dans un premier temps – par rapprochement fortuit avec un lychnis rouge : la coquelourde-des-jardins ...puis altération vers fleur-de-coucou ?
Fort heureusement pour notre bonheur, pouvons-nous admirer les plages roses de fleurs-de-coucou, partout dans les prés et fossés humides de l'Indre en ce moment... sous le doux chant de l'oiseau !
« Lychnis » dérive du mot grec « lukhnos » : lampe, le calice de la fleur étant renflé en forme de lanterne. Calice orné de lignes rougeâtres, chez notre plante, s'ouvrant sur quatre pétales roses finement laciniés.
« - Le nom latin de la fleur est encore plus joli, semble-t-il ?
- Oh que oui ! Lychnis flos-cuculi Linné ! ... nous emporte ! ... comme un opéra de Verdi ! »
Chronique NR du 31 mai 2007
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