Le morillon
Le morillon
« Je pousse quand je veux, où je veux... et disparais à ma guise. »
Telle est la devise des morilles et morillons, qui n'ont point leurs pareils pour apparaître un jour, comme par miracle, souvent en un rocambolesque lieu, et disparaître comme ils sont venus, au grand dam du découvreur éberlué qui nourrissait quelque secret espoir de dégustations à venir.
Morilles et morillons sont de printemps. Leur chapeau en éponge, en alvéoles ourlés de côtes, est familier à tout un chacun. Mais s'il est facile de s'exclamer : « c'est une morille ! » ... que d'attention soutenue, d'expérience faut-il pour apprécier la forme et la couleur des alvéoles, le maillage des côtes, ou la lisière entre le pied et le chapeau : à peine distincte chez les morilles adnées, en vallécule chez les morilles distantes, et carrément en ravin chez notre morillon – qui se distingue de surcroît par son chapeau conique à côtes verticales, posé telle une mitre sur son long pied furfuracé... d'où son nom de Mitrophora semilibera (De Candolle : Fries) Léveillé. Quant aux noms de « morille », « morillon », il est fort probable qu'ils viennent du latin « maurus » : brun foncé, « à l'instar du visage des Maures » . « Morillon » fut également attribué à des oiseaux – dont notre noir fuligule des étangs brennoux, ainsi qu'à une variété de raisin noir et à une petite émeraude brute.
Les morillons de la photo sont de nouveaux habitants de Buxières-d'Aillac... ils sont de délicieuse compagnie. Souhaitons-leur qu'ils se plaisent au pays !
Note : Morilles et morillons – reconnaissables à leur chapeau en éponge – sont tous d'excellents comestibles. Mais attention ! Il faut les consommer bien cuits, car crus ils sont toxiques.
Chronique NR du 17 avril 2008
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