Le mousseron de printemps
Le mousseron de printemps
Photo Yvan Bernaer
L'attraction n'est pas réservée aux seules forces de la gravitation universelle, de la cohésion moléculaire, des charges électriques contraires, ou de l'attirance des êtres les uns envers les autres : elle concerne aussi les MOTS. Un mot peut en attirer un autre, par simple jeu de ressemblance sonore ou d'écriture.
Ainsi, notre champignon, qui n'était que « mouceron » en 1380 (du bas latin « mussirio » : sorte de champignon)... ne fut vraiment « mousseron » qu'en 1542, par attraction purement formelle du mot « mousse ».
Le mousseron n'a en effet rien à voir avec la mousse... sinon qu'il apparaît volontiers dans la mousse au pied des épines-noires, qu'il est de la couleur de la « mousse sur les seaux de lait »... et qu'il rivalise en délice avec la mousse au chocolat !
Attendu aux alentours du 23 avril, il fut nommé tricholome de
Il détient la palme de la fidélité... à condition de ne pas être saupoudré d'engrais. Les initiés connaissent bien les prémices de sa poussée : une forte odeur de farine, qui se hume de loin.
De port robuste, il présente un chapeau blanc, grisâtre ou abricot, doux au toucher tel un gant de peau, et des lames de couleur crème.
Des entolomes vernaux de teinte grise poussent de concert avec lui dans les haies indriennes. Même allure, même odeur (mais lames roses !)... ils sont fort heureusement comestibles !
On se méfiera toutefois du seul entolome printanier toxique, le rare Entoloma niphoides, blanc de neige (lames roses !) et surtout du vénéneux inocybe de Patouillard, à chapeau conique, blanchâtre, rougissant, et à lames brunes mêlées de grisâtre.
Chronique NR du 19 avril 2007
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