Le myriophylle en épi
Le myriophylle en épi
Dès que l'homme n'arrive plus à compter sur ses
doigts, il est pris de vertige et développe le syndrome du grand nombre.
Ainsi inventa-t-il les myriapodes (les mille-pattes)
et les myriophylles (les millefeuilles aquatiques) : du grec "murias"
: dizaine de mille, et "phyllon" : feuille.
Mais ne soyons pas mauvaise langue : certains
myriapodes ont presque deux cents pattes, et notre myriophylle peut
"nager" avec quelques milliers de lanières capillaires.
"Myriophylle" n'est-il, au reste, un de ces
mots merveilleux qui enchantent notre langue ?
Profitons-en pour un brin de perspicacité linguistique
: "phyll" ne doit pas être confondu avec "phyl"
(du grec "phulon" : race, tribu), qui donna, entre autres,
"phylum" : souche primitive d'une série généalogique, ou
"phylogénèse" : mode de formation et de développement de l'espèce
(par opposition à celui de l'individu : l'ontogénèse)... ni avec "phil"
(du grec "philos" : ami), d'où sont issus des mots familiers
tels que "philosophe" : ami de la sagesse, "philanthrope" :
ami des hommes, ou "philologue" : amoureux des mots, de leur origine
et de leur cheminement.
Notons, pour clore le chapitre des trois racines grecques, que le père de la mycologie, Elias Magnus Fries, réussit la gageure d'en associer deux en nommant un champignon : Clitocybe phyllophila (ami des feuilles). A quand le petit malin qui fera de trois racines un seul mot ?
Note :
Le myriophylle en épi : Myriophyllum spicatum
Linné se plaît dans les étangs calcaires. Il se différencie des autres
myriophylles par ses épis floraux dressés au-dessus de l'eau, ses feuilles
verticillées par quatre, toutes submergées, et par ses petites fleurs (rouges
au sommet) toutes à l'aisselle de bractées plus courtes qu'elles.
Chronique Echo du Berry du 3 septembre 2009
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