Le panais
Le panais
Il est édifiant et jouissif pour l'esprit d'entrevoir comment une plante parvint à coloniser de vastes espaces, au point de se rendre indispensable à nos paysages, de s'imposer à notre vue consciente ou inconsciente.
Le panais en est un exemple complexe, dont l'histoire et les voyages ne laissent de nous interroger, de nous émerveiller, de nous faire rêver. Comment, de ses milieux d'origine – dits primaires : probablement de longs cours ouverts et remaniés par les fleuves et les rivières – en vint-il à s'installer sur ces autres longs cours que sont les routes et les autoroutes ? L'homme y est sûrement doublement responsable, par la culture, les sélections et la consommation du panais, et par l'ouverture d'axes de communication favorables à l'installation et la progression de la plante.
Notre Ombellifère, qui ensoleille les friches et les bords de routes du Berry dès le mois de juin, et les rouille en ce début d'automne, est très précisément Pastinaca sativa Linné subsp. sativa var. sativa. Elle se singularise par ses ombelles (à fleurs jaunes) inégales, à floraison décalée (l'ombelle principale arbore ses fruits mûrs alors que celles de la périphérie sont à peine fleuries), par sa tige anguleuse-cannelée, ses feuilles luisantes, son aspect presque glabre et sa racine charnue. La sous-espèce urens – plus haute, à ombelles égales et plus petites, à floraison moins décalée et plus tardive, à tige ronde – est présente le long de l'autoroute Châteauroux-Limoges.
Le panais a joué un rôle alimentaire important au Moyen Âge... avant de tomber en désuétude au profit de la carotte et de la pomme de terre.
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