Le panic capillaire
Le panic capillaire
Les mots sont des voyages...
"Panic" nous emporte vers
"panicule" – cette inflorescence typiquement graminéenne, qui
parvient à sa quintessence quand elle est lâche et diffuse... et aussi vers le
pain ("panis" en latin), et vers le millet ("panicum")
– une des premières céréales qui servit à confectionner des bouillies
alimentaires.
"Capillaire" nous perche sur une tête
humaine ("caput"), dans la toison de sa chevelure ("capillus")...
et nous indique que notre plante est fine comme des cheveux.
D'une finesse l'autre, nous voici transportés dans le
sang, dans les filiformes ramifications rouges ou bleues des vaisseaux
capillaires... et pourquoi pas vers ces petites fougères nommées
"capillaires" – eu égard à la ténuité de leur pétiole.
Notre graminée : Panicum capillare
Linné... est un feu d'artifice de
fils arachnéens, une chevelure-panicule jaillissante et rameuse d'épillets à
deux fleurs longuement pédicellés. Elle l'arbore fièrement dans son nom !
Originaire d'Amérique du Nord, elle semble avoir suivi
les sables remués de la Loire. En Berry, elle s'installe de plus en plus
volontiers dans les terrains vagues, dans les jardins en friche.
– "Dîtes... laissez-vous un petit carré en friche
dans votre jardin ?
– Oh que oui !... moins de travail... plus de
farniente l'été... et le plaisir d'une petite lotion capillaire de temps à
autre au salon de capilliculture du coin !
– La chute de votre chronique est un peu tirée par les
cheveux, non ?"
Chronique
Echo du Berry du 30 juillet 2009
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