Archives Fonge et Florule

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Le phellin ferrugineux

Le phellin ferrugineux


Photo Yvan Bernaer

 

"Typiquement en gradins sur son support vertical" – est-il mentionné dans la littérature mycologique.

C'est peu dire... c'est une cascade de rouille mêlée à tous les velours brun de la terre, qui s'est pétrifiée sur place !

Un lierre s'y aventure. Son vert léger attise jusqu'au sang les boursouflures ferrugineuses.

Notre champignon : Phellinus Ferruginosus¹ (Schrader : Fries) Patouillard, colonise çà et là divers feuillus de notre région. Il participe d'un ensemble complexe d'espèces voisines résupinées, c'est-à-dire adhérentes et plaquées à leur support par leur face stérile, laissant à l'air leurs pores minuscules bien observables à la loupe.

Sur conifères, viennent le phellin brun foncé ferrugineux² et le phellin à ligne noire³.

Sur feuillus, outre notre champignon, nous pouvons rencontrer le phellin ferreux, le phellin contigu, à pores plus grands, et surtout, sous les bras des saules, la peau de chamois pulvinée du suave phellin pointillé.

Et pour brouiller les pistes déjà évanescentes, certains phellins habituellement chapeautés prennent un malin plaisir à se résupiner. De quoi faire tourner la tête au mycologue et à son microscope !

 

Notes :

1 – En sus de ses petites spores elliptiques, 4,5 - 5,5 × 3 - 4,5 microns, Phellinus ferruginosus se caractérise par ses trois types de soies : soies hyméniales et tramales, et surtout ses longues et épaisses soies du mycélium, brun foncé, atteignant une longueur de 500 microns.

2 – Phellinus ferrugineofuscus (Karsten) Bourdot & Galzin : Hyphe sétales, coudées, dans la trame (pas de soies). Spores allantoïdes.

3 – Phellinus nigrolimitatus (Romell) Bourdot & Galzin : ligne brun-noir dans la trame. Croissance centripète, à savoir que la couche de tubes nouvellement formée ne recouvre pas entièrement la précédente et que le champignon s'épaissit vers son centre. Léger à l'état sec. Spores cylindriques.

4 – Phellinus ferreus (Persoon : Fries) Bourdot & Galzin : amas cristallins à l'ouverture des pores. Surtout sur chênes. Spores étroitement cylindriques.

5– Phellinus contiguus (Persoon) Patouillard : pores plus grands : 2-3 /mm. Odeur de "linge sale mouillé" sur le frais. Spores elliptiques.

6 – Phellins puncatus (Karsten) Pilat : pulviné, marge très amincie, comme collée au support.

 

Chronique Echo du Berry du 19 mars 2009



21/03/2009
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