Le phellin ferrugineux
Le phellin ferrugineux
"Typiquement en gradins sur son support
vertical" – est-il mentionné dans la
littérature mycologique.
C'est peu dire... c'est une cascade de rouille mêlée à
tous les velours brun de la terre, qui s'est pétrifiée sur place !
Un lierre s'y aventure. Son vert léger attise jusqu'au
sang les boursouflures ferrugineuses.
Notre champignon : Phellinus Ferruginosus¹
(Schrader : Fries) Patouillard, colonise çà et là divers feuillus de notre
région. Il participe d'un ensemble complexe d'espèces voisines résupinées,
c'est-à-dire adhérentes et plaquées à leur support par leur face stérile,
laissant à l'air leurs pores minuscules bien observables à la loupe.
Sur conifères, viennent le phellin brun foncé
ferrugineux² et le phellin à ligne noire³.
Sur feuillus, outre notre champignon, nous pouvons
rencontrer le phellin ferreux⁴, le phellin contigu⁵, à pores plus grands, et surtout, sous les bras des
saules, la peau de chamois pulvinée du suave phellin pointillé⁶.
Et pour brouiller les pistes déjà évanescentes,
certains phellins habituellement chapeautés prennent un malin plaisir à se
résupiner. De quoi faire tourner la tête au mycologue et à son microscope !
Notes :
1 – En sus de ses petites spores elliptiques, 4,5 -
5,5 × 3 - 4,5 microns, Phellinus ferruginosus se caractérise par ses trois
types de soies : soies hyméniales et tramales, et surtout ses longues et
épaisses soies du mycélium, brun foncé, atteignant une longueur de 500 microns.
2 – Phellinus ferrugineofuscus (Karsten) Bourdot &
Galzin : Hyphe sétales, coudées, dans la trame (pas de soies). Spores
allantoïdes.
3 – Phellinus nigrolimitatus (Romell) Bourdot &
Galzin : ligne brun-noir dans la trame. Croissance centripète, à savoir que la
couche de tubes nouvellement formée ne recouvre pas entièrement la précédente
et que le champignon s'épaissit vers son centre. Léger à l'état sec. Spores
cylindriques.
4 – Phellinus ferreus (Persoon : Fries) Bourdot &
Galzin : amas cristallins à l'ouverture des pores. Surtout sur chênes. Spores
étroitement cylindriques.
5– Phellinus contiguus (Persoon) Patouillard : pores
plus grands : 2-3 /mm. Odeur de "linge sale mouillé" sur le frais.
Spores elliptiques.
6 – Phellins puncatus (Karsten) Pilat : pulviné, marge
très amincie, comme collée au support.
Chronique Echo du Berry du 19 mars 2009
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