Le pleurote en huître
Le pleurote en huître
Dans l'imaginaire populaire, les champignons sont souvent perçus comme des oreilles sortant de la terre ou fleurissant sur le tronc des arbres. Les noms vernaculaires en témoignent et pour ne citer que les plus courants de l'Indre, mentionnons l'oreille-d'épine (le clitocybe nébuleux), l'oreille-d'orme (le pleurote corne d'abondance), l'oreille-de-peuplier (la pholiote du peuplier).
Les mycologues, qui ont eu maintes fois recours à des métaphores organiques pour nommer les champignons, n'ont pas manqué l'occasion de se saisir du mot « oreille » pour désigner des espèces à pied latéral ou réduit, ressemblant peu ou prou à un lobe. Ainsi en est-il de notre pleurote en huître : Pleurotus ostreatus (Jacquin : Fries) Kummer (du gec oûs, ôtos : oreille, et pleuron : côté).
Cette racine grecque se retrouve dans bien d'autres genres, tels lépiotes et pholiotes (oreilles écailleuses), psalliotes ou rosés (oreilles à anneau), crépidotes (oreilles en forme de sandale), Inonotus (oreille poilue), Rhodotus (oreille rose), ou encore Otidea onotica : oreille d'âne !
Le mot latin « auris », quant à lui, qui a servi à baptiser notre petit doigt, l'auriculaire, avec lequel on se gratte l'oreille, a été convoqué pour nommer le champignon des soupes chinoises (Auricularia auricula-judae), ou le charmant petit hydne cure-oreille : Auriscalpium vulgare.
Le pleurote en huître affectionne les troncs vivants et morts de toutes sortes de feuillus de l'Indre. Il est un des rares champignons comestibles que l'on peut récolter au coeur de l'hiver.
« Chut... vous savez désormais que les forêts ont des oreilles ! »
Chronique NR du 6 décembre 2007
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