Le Rosé des près
Il est le plus populaire des rosés... le rosé par excellence. Il est LE ROSÉ. Et apparemment le plus simple... si l'on s'en tient à son anneau ténu, jamais en jupe, fugace... et si l'on considère son pied atténué en fuseau, son chapeau blanchâtre, soyeux, fibrilleux ou semé de mèches concolores... ou si l'on se focalise sur ses lames rose vif, qui brunissent en conservant une nuance carnée avant de noircir. Et si l'on constate qu'il ne change pas de couleur au frottement, ni à la cassure... que sa chair est douce et qu'elle sent tout simplement le champignon.
Apparemment le plus simple, en effet, si l'on sait lire la simplicité, la pureté de ses traits... et déceler les petites dérives, déviances et entorses à l'allure convenue : chapeau grisonnant-jaunissant et s'imbibant de rosâtre avec l'âge, pied jaunissant un peu à la base, chair rosissant légèrement à l'air.
Le Rosé des prés : Agaricus campestris Linné, pousse dans les prés (hors de bois), comme son nom l'indique, et apprécie tant le piétinement des troupeaux que les bouses de vaches et la rosée du matin. Et il faut le reconnaître : malgré sa modestie, le Rosé des prés est un des champignons les plus savoureux qui soient – à l'égal de son cousin cultivé le Champignon de Paris : Agaricus bisporus... sorte de superlatif de notre sauvageon (il est plus charnu, plus brun, exhibe un pied cylindrique-renflé à anneau plus épais)... sauf pour la bagatelle : ses basides* n'ont que deux spores !
(11 octobre 2012)
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