Archives Fonge et Florule

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Le roseau

Roselières d'hiver

 

Photo Yvan Bernaer

 

La campagne est pétrifiée d'hiver. Le bleu d'un ciel de gel nous coupe, les draps gris des brouillards nous glacent. Les terres fangeuses mises à nu nous rappellent notre nudité, et les vertes prairies sont trop gorgées d'eau pour que nous puissions nous y blottir.

Nous cherchons instinctivement, avidement dans le paysage un lieu qui nous réchaufferait... Nous le trouvons ! ... dans les friches d'herbe sèche et dans les roselières, où le beige chaud et sec fait nid, fait lit.
Le roseau est la plus haute graminée de notre flore sauvage indrienne. Il ne daigne guère nous livrer le spectacle de sa somptueuse floraison violet noir argenté que vers la fin du mois d'août, mais il maintient ses plumets d'un beige très doux tout l'hiver.

Le roseau répond aussi au nom magnifique de « phragmite » ( du grec phragmitês : qui sert à fabriquer une haie, une palissade)... nom qui fut également donné à un petit passereau brun, hôte de nos phragmitaies : le phragmite des joncs1.

Les roselières sont des milieux de vie indispensables à nombre d'oiseaux, dont l'emblématique butor étoilé, qui se raréfie à mesure que régressent les grandes phragmitaies.

Le roseau : Phragmites australis (Cavanilles) Steudel, est connu en Berry sous le vocable de « rauche 2» - lequel désigne indifféremment phragmites et herbes coupantes (laîches ou carex).

Le roseau s'appelle aussi... balai-de-silence.

 

 

Notes 1 et 2 :

Le binôme de l'oiseau, « phragmite des joncs », et le nom local de la plante « rauche » témoignent, une fois de plus, d'une certaine confusion qui règne entre le roseau (Graminées), les joncs (Joncacées), et les carex (Cypéracées).

 

Chronique NR du 10 janvier 2008



25/01/2008
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