Le Schœnoplectus couché
Au bord des étangs et des rivières, la famille des Joncs et celle des Cypéracées ne font différence que pour le botaniste. Notons cependant, à la décharge du profane, que rien ne ressemble plus à un jonc que certaines Cypéracées – comme en témoignent les appellations vernaculaires, mais aussi les noms savants, les botanistes ayant eu à cœur de faire montre de ces troublantes ressemblances.
Les exemples abondent. Retenons la racine grecque schoinos : jonc, qui induisit plusieurs noms génériques de Cypéracées :
- Schœnus : le choin – dont le Choin noirâtre, qui mime un petit jonc à l'inflorescence noire et se rencontre aux abords de l'Étang Vieux, en Brenne ;
- Bolboschœnus : jonc bulbeux ;
- Schœnoplectus : jonc entrelacé, tressé...
et consignons la racine celtique cirs : jonc, à l'origine des Scirpus – sorte de grand fourre-tout éclaté maintenant en de nombreux genres.
Notre petite plante, qui se nomme modestement Schœnoplectus supinus (Linné) Palla (le latin supinus : couché, ayant donné les mots français supinateur, supination), forme un singulier gazon sur les sables exondés de l'Étang de Bellebouche (au-delà de la plage), en compagnie du Schœnoplectus mucroné et du Schœnoplectus lacustre – ce dernier étant également appelé Jonc d'eau, Grand jonc, Jonc des tonneliers, Jonc des chaisiers.
Le Schœnoplectus couché est une plante rare, qui participe de ces petits joyaux annuels et fragiles qui peuplent les berges exondées et les étangs en assec de la Brenne.
(12 septembre 2013)
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