Le vulpin des prés
Une des premières graminées :
la queue-de-renard
La queue fut un appendice fort prisé chez les botanistes autrefois, du temps où ils étaient des naturalistes au sens large et où la vie animale était prégnante dans le quotidien des gens.
En fleurirent quelques noms savants de graminées – formés à partir du mot grec « oura » (la queue), décliné en « ure » dans la langue française, tels le lagure : queue-de-lièvre, le cynosure : queue-de-chien, et notre queue-de-renard ou vulpin des prés : Alopecurus pratensis Linné... ainsi que moult noms populaires de plantes : queue-de-cheval, queue-de-porc, queue-de-chat, queue-de-souris, queue-de-rat, queue-de-lion, queue-d'écureuil, queue-de-scorpion...
L'alopécure des prés porte à merveille son nom quand il est couvert de ses étamines rousses...et évoque à s'y méprendre une queue de renard.
Les graminées sont des fleurs. Leur approche passe d'abord par l'appréhension de l'inflorescence. Ainsi, pour notre vulpin, avons-nous affaire à une panicule spiciforme – sorte de massette simulant un épi, formée d'épillets à très courts pédoncules. L'observation à la loupe, ensuite, nous fera découvrir que les glumes (écailles à la base des épillets) sont soudées entre elles ; de surcroît, elles le sont jusqu'au tiers de leur longueur et sont ornées de longs cils argentés... ce qui nous conduira, avec délice, jusqu'à la détermination de l'espèce « vulpin des prés ».
L'alopécure des prés est le plus répandu des quatre vulpins qui croissent dans l'Indre. On peut l'admirer dès à présent, le long des routes et dans les prairies.
Lecture conseillée :
« Eloge de la queue », de Claude Grizard et Emmanuel Goix, Eveil Nature, Editeur naturaliste, 2002.
Chronique NR du 5 avril 2007
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