Lecanora albescens
Photos Richard Bernaer
Les dartres blanches sur la pierre, le ciment, le goudron, qui enrobent nos accoudements sur le parapet d'un pont, nos farnientes sur la margelle d'un puits ou sur un banc au soleil, nos adossements le long d'un mur en ciment, nos allongements lézardiens sur le bitume chaud de soleil restitué... participent de notre environnement quotidien et nous sont si familières que nous les percevons à peine.
Ces dartres – des lichens crustacés – devraient cependant retenir l'attention de l'artiste, et même du simple flâneur sensible, tant elles dessinent des disques blancs qui s'organisent en de savantes figures, créent des harmonies de rosaces qui se coupent et se chevauchent de mille façons.
Et quand enfin le regard s'approche, aidé de la loupe, il s'ouvre au monde grouillant des aréoles1 et des apothécies.
Chez notre lichen :
Lecanora albescens (Hoffman) Branth & Rostrup, le
thalle est une mosaïque d'aréoles blanches, granuleuses ou
farineuses, semées d'apothécies lécanorines2
jaunâtres, brunâtres, rosâtres ou verdâtres, à bord thallin
blanc, fin et crénelé, s'estompant avec l'âge.
Ce lichen
nitrophile se développe sur les roches calcaires, le ciment et
autres matériaux de construction. Vous pouvez le découvrir à La
Boudinière, sur la commune de Pouligny-Saint-Pierre, en compagnie de
la Xanthorie du calcaire3.
(3 avril 2014)
1 Aréoles : lu latin area : place, aire ; chez les lichens crustacés, ce mot désigne les petites surfaces résultant des craquelures du thalle.
2 Les apothécies lécanorines (du grec lekanos : petit plat, bassin, cuvette) présentent un rebord thallin plus clair, que l'on compare à un col roulé de pull-over (voir la chronique sur Lecanora muralis, in L'Écho du Berry du 17 février 2011)
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