Noisetiers d'hiver
Noisetiers d'hiver
Oscillations légères et aériennes des chatons de
noisetier dans la nudité de l'hiver.
Chaton : inflorescence en épi, mâle ou femelle,
caractéristique de nombreux feuillus de nos régions, judicieusement nommée dans
le cas bien connu des saules, dont les chatons suggèrent, par leur forme et
leur douceur, la queue d'un jeune chat.
Ceux du noisetier : Corylus avellana
Linné, mâles, évoquent volontiers de longues chenilles jaune pâle ou orangées, suspendues aux branches
telles des pendeloques et balancées aux désirs d'Éole.
Les fleurs femelles, quant à elles, contenues dans les
bourgeons, ne laissent déborder que le toupet pourpre de leurs stigmates. Et...
fruit des hasards de la langue... l'enveloppe verte de la noisette à venir, qui
deviendra cupule, porte également le nom de chaton*, par ressemblance à une
pierre précieuse, ou à son enchâssement.
Le noisetier se nomme aussi coudrier, ou avelinier –
qui donna "aveline" : variété de noisette allongée (ou coquillage)...
et qui pourrait être le prénom d'une charmante jeune fille.
Les chatons apparaissent longtemps avant les feuilles.
Et c'est seulement en cette période "chatonnante" que les arbustes
sont bien visibles et identifiables dans le paysage. N'est-il délicieux de se
dire :
Les noisetiers se dévoilent... au moment de leurs
amours... ?
* Chaton : issu du francique "kasto" :
boîte, caisse. Ce n'est que bien plus tard que le mot se spécialisera, en
français, dans le domaine de la joaillerie, désignant la partie saillante
enchâssant une pierre précieuse, puis , par métonymie, la pierre précieuse
elle-même.
Le chaton mâle du noisetier, quant à lui, dérive bien sûr du mot "chat" (du latin "cattus"), c'est-à-dire d'une tout autre origine.
Chronique Echo du Berry du 12 mars 2009
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 57 autres membres