Archives Fonge et Florule

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Noisetiers d'hiver

Noisetiers d'hiver


Photo Yvan Bernaer

 

Oscillations légères et aériennes des chatons de noisetier dans la nudité de l'hiver.

Chaton : inflorescence en épi, mâle ou femelle, caractéristique de nombreux feuillus de nos régions, judicieusement nommée dans le cas bien connu des saules, dont les chatons suggèrent, par leur forme et leur douceur, la queue d'un jeune chat.

Ceux du noisetier : Corylus avellana Linné, mâles, évoquent volontiers de longues chenilles jaune  pâle ou orangées, suspendues aux branches telles des pendeloques et balancées aux désirs d'Éole.

Les fleurs femelles, quant à elles, contenues dans les bourgeons, ne laissent déborder que le toupet pourpre de leurs stigmates. Et... fruit des hasards de la langue... l'enveloppe verte de la noisette à venir, qui deviendra cupule, porte également le nom de chaton*, par ressemblance à une pierre précieuse, ou à son enchâssement.

Le noisetier se nomme aussi coudrier, ou avelinier – qui donna "aveline" : variété de noisette allongée (ou coquillage)... et qui pourrait être le prénom d'une charmante jeune fille.

Les chatons apparaissent longtemps avant les feuilles. Et c'est seulement en cette période "chatonnante" que les arbustes sont bien visibles et identifiables dans le paysage. N'est-il délicieux de se dire :

Les noisetiers se dévoilent... au moment de leurs amours... ?

 

* Chaton : issu du francique "kasto" : boîte, caisse. Ce n'est que bien plus tard que le mot se spécialisera, en français, dans le domaine de la joaillerie, désignant la partie saillante enchâssant une pierre précieuse, puis , par métonymie, la pierre précieuse elle-même.

Le chaton mâle du noisetier, quant à lui, dérive bien sûr du mot "chat" (du latin "cattus"), c'est-à-dire d'une tout autre origine.




 

Chronique Echo du Berry du 12 mars 2009



14/03/2009
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