Perles rouges d'automne
La nature n'est jamais aussi décorée, parée qu'au moment de la fructification du Tamier, en fin d'été et en automne. Les feuilles de cette plante volubile et grimpante étant tombées ou desséchées, ne restent que les grosses perles, rondes ou ovales, écarlates et brillantes, enroulées en colliers autour des troncs ou suspendues en chapelets sur les branchages. Ces colliers et chapelets denses sont si curieusement disposés, tranchent si fortement sur le fond jaune ou encore vert de septembre... qu'ils semblent avoir été déposés par la main du Grand Orfèvre de la Nature. À force de contemplation rêveuse, la sensation qu'ils procurent, en sus de la luminance rouge, est bien celle de suave densité, de lest voluptueux. Ils pèsent. Ils se répandent, ruissellent lourdement autour des troncs, sur les branchages... délicieusement autour de notre cou, de nos épaules, sur notre poitrine, le long de nos bras... Pour qui connaît le Tamier, ses baies rouges automnales sont un peu l'équivalent de ses feuilles en cœur du printemps – lesquelles cascadent et scintillent de vert, contrastent sur le vert toujours plus mat des feuillages, provoquent l'étonnement, attirent la curiosité. Le Tamier : Tamus communis Linné, est une plante dioïque : les fleurs mâles et les fleurs femelles sont sur des pieds séparés... ce qui implique que les bijoux de sang sont l'apanage exclusif de nos Belles Vénéneuses*.
(27 septembre 2012)
*Les fruits du Tamier sont très toxiques, ainsi que sa tige souterraine renflée en navet noir.
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