Pulcherricium caeruleum
Du bleu intense sur les branches
le Corticium céruléen
Entre nature et peinture... la différence est parfois ténue.
Cela vaut pour le mycélium de la pézize vert-de-gris, qui teinte le bois en vert-bleu, pour la rare Hymenochaete de Mougeot, qui peinturlure les branches en croûtes rouge vif, et pour notre Corticium céruléen qui, appliqué à la manière de Rembrandt (épaisseur de la peinture et peinture-matière), drape le bois mort d'un bleu ciel à un violet profond, en passant par le bleu marine et le bleu nuit.
Le Corticium céruléen, champignon des écorces, nommé Pulcherricium caeruleum ( Fr. ) Parm. (de pulcher : beau et caelum : ciel), apparaît de temps à autre dans l'Indre sur les branches de feuillus mortes depuis longtemps. Je le découvris pour la première fois dans une peupleraie du Pêchereau en 1982. Il se présente sous l'aspect de plaques résupinées – c'est-à-dire entièrement adhérentes et plaquées au support par la partie stérile – orbiculaires et confluentes (qui se rejoignent et se confondent) ; d'abord membraneuses, ces plaques s'indurent et deviennent crustacées, en même temps que le bleu ciel s'enténèbre ; la marge demeure claire et se retrousse avec l'âge.
« - Ce champignon se mange-t-il ?
- Palsambleu ! ... Vous n'y songez pas ! ... même si vous êtes cordon-bleu ! Admirez-le plutôt ... vous verrez la vie en bleu ! » .
Chronique NR du 8 février 2007
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres