Stereum hirsutum
Lisse ou poré ?
Photo Yvan Bernaer « Il est plein de trous ! ... je n'en veux pas ... gardez-le pour vous ! » – s'exclame l'éminent corticiologue Jacques Boidin, quand on lui présente quelque croûte porée ou polypore affine.
Vous dire sa spécialisation : les croûtes non porées !
Grâce au ciel, le stéréum hirsute (Stereum hirsutum (Willd. : Fr.) S.F. Gray) n'est pas percé... et il s'attire les faveurs de notre spécialiste.
Du grec stereos : dur, solide, ce champignon du bois de feuillus se présente sous divers aspects : entièrement résupiné, ou étalé-réfléchi (à bords redressés), ou formant de petits chapeaux dimidiés (développés d'un seul côté), souvent concrescents (soudés entre eux) et imbriqués.
Il porte bien ses deux noms, car il est vraiment coriace-élastique, et vraiment hirsute – à poils libres ou en mèches !
Sa partie fertile (l'hyménium), lisse à légèrement bosselée, est d'un beau jaune orangé qui grisonne avec l'âge.
Le stéréum hirsute est partout autour de nous, sur les arbres morts ou vivants, sur les souches, les branches tombées, les poteaux de clôture, sur les rondins de bois entassés dont il couronne souvent la section.
D'autres stéréums moins fréquents se rencontrent dans l'Indre : le stéréum remarquable (Stereum insiginitum Quélet), exclusif du hêtre, à chapeaux minces et de couleur rouille, le stéréum presque tomenteux (Stereum subtomentosum Pouzar), dont le dessous jaunit au frottement, le stéréum des ramilles (Stereum rameale (Pers. Ex Fr.) Burt.), qui sème les brindilles de ses petits disques gris jaunâtre, ainsi que trois stéréums rares dans le département (deux venant sur conifères), dont l'hyménium rougit au froissement.
Chronique NR du 22 février 2007
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