Archives Fonge et Florule

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Tombes lichenisées


Photos Yvan Bernaer

Les cimetières ne sont pas seulement des lieux de repos et de recueillement. Ils sont aussi des conservatoires botaniques. Et ceci est d'autant plus vrai quand les tombes sont en pierre, en ciment – voire en sable, cailloux ou terre nue – où les algues, les lichens, les mousses, les fougères, les graminées et autres fleurs sauvages peuvent s'agripper, concocter des niches d'humus au sein desquelles ils s'installent et passent le relais à d'autres plantes.

Cette exubérance de la vie sauvage sur les lieux de la mort – cette conjuration de la mort – a de quoi émouvoir et revitaliser l'âme la plus morose. D'autant plus que les fresques peintes par la nature sur les sépultures, les paysages agencés par ses soins alentour, sont toujours infiniment plus harmonieux que ceux issus de la main du jardinier ou du paysagiste, fût-il le plus fin.

De surcroît, parfois, comble de ravissement, une tombe nous offre la surprise d'une plante ou d'un lichen exotique. Tel est le cas de l'une d'elle, dans le petit cimetière de Saint-Aigny, tapissée sur le pourtour de carreaux en granite... venant probablement de quelque montagne et apportant avec eux un lichen crustacé jaune verdâtre en forme de carte de géographie : Rhizocarpon geographicum (Linné) De Candolle.

Parmi les Rhizocarpon à thalle jaune, jaune verdâtre, notre lichen se singularise par ses aréoles anguleuses (non en croissant), et par sa médulle (mise à jour en grattant un peu) qui réagit en bleu au Lugol, c'est-à-dire en présence d'une solution aqueuse d'iodure de potassium additionnée d'un gramme d'iode.


(6 mars 2014)






07/03/2014
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