Trèfle rampant
La reptation chez les plantes
Trèfle rampant1... bugle rampant... chiendent, panic, saule, alysson rampants... linaire, renoncules, ache, benoîte, goodyéra, bugrane, potentille, globulaire, gypsophile, valériane, laîche rampantes... les botanistes furent-ils fascinés par tout ce qui rampe (serpents, vers, gastéropodes...) ? Rêvèrent-ils eux-mêmes de ramper ?
Toujours est-il que, anticipant sur cette traîne d'épithètes spécifiques, le mot « rampant » s'est vu lui-même couronné d'une acception botanique :
« Est qualifiée de rampante toute plante dont certains organes croissent parallèlement à la surface du sol (ou de tout autre substrat) qui les supporte, sans pour autant émettre obligatoirement des racines adventives. » (Bernard Boullard)
Le trèfle rampant : Trifolium repens Linné, aime à fleurir sur les bandes herbeuses fraîchement tondues. Il attire en abondance abeilles et bourdons, et son blanc cassé chiné de rosâtre, mêlé au velours des insectes, est de délicieuse facture.
Trèfle (Trifolium) : trois feuilles, comme son nom l'indique – et par chanceux hasard quatre !
La charmante tradition perdure... allongez-vous sur un napperon de trèfle blanc, de tout le plat de votre ventre... abandonnez-vous à la terre mère, à la régression reptilienne... progressez lentement, arrêtez-vous, chauffez-vous au soleil...
et si vous ne trouvez pas de trèfle à quatre feuilles... peut-être réaliserez-vous un rêve qui habita sûrement Carl von Linné2 : ramper comme un serpent... comme une plante...
Notes :
1 – Bernard Boullard : « Dictionnaire, Plantes et Champignons », Editions ESTEM, 1997.
2 – Parmi les plantes citées et qualifiées de « rampantes », douze d'entre elles furent nommées par Linné.
Chronique NR du 31 juillet 2008
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